12 CANDIDATS - 12 VIDEOS
42 % de français hésitent encore dans leur choix.
Acteurs de la campagne électorale par l'intermédiaire de plusieurs blogs et webzines, nous avons fait le constat que les vrais débats n'avaient eu lieu ni à la télé ni dans la presse, mais bien sur le seul média encore libre, c'est à dire Internet. Ainsi nous vous proposons quelques vidéos et quelques articles tirés de la vraie campagne électorale, en espérant qu'ils vous apporteront d'autres informations et d'autres visions sur les forces politiques en présence. (cliquez sur les liens)
Cordialement
Stéphane PRASELE (Interférences)
Sont indiqués ici les liens des vidéos et des articles. Certaines des vidéos ont été également compilées sur le site : cliquez sur :
INTERFERENCES (rubrique : CAMPAGNE 2007 : 12 CANDIDATS - 12 VIDEOS ) (adresse du site :
http://interferences.canalblog.com/)
--Pour vous faire une opinion sur Nicolas Sarkozy :
http://www.dailymotion.com/video/xt8ng_emmanuel-todd-le-francparler-itele--A l'attention des profs qui s'apprêtent à voter pour François Bayrou :
article :
Bayrou et les profs, rappelez vous...--Vidéo à voir absolument si vous vous considérez comme étant de gauche (mais également instructive pour les autres) :
22_avril_2007--Pour voir comment, dans les médias, on maltraite certains candidats, et comment on cire les pompes à tous les autres.
Avec cette vidéo, vous verrez le fascisme d'aujourd'hui en action.
http://culturalgangbang.blogspot.com/2007/04/en-apart-depuis-abu-ghraib.htmlou sur
http://www.dailymotion.com/video/x1ny6w_inquisitrice--La vérité sur Besancenot et la LCR :
http://www.dailymotion.com/video/x1g4za_affaire-besancenot-soral-riposteà lire sur le sujet le petit article de Salut Public intitulé "Ultra Gauche" :
http://www.salutpublic.fr/et Courrier d'un authentique facteur à propos de Besançenot... 06-04-2007
ICI--Europe, Identité, Immigration : une vidéo sur tous ces sujets
http://www.dailymotion.com/video/x1gwlq_egalite-et-reconciliation--Royal et les profs : "Les profs ne travaillent pas assez"
http://www.dailymotion.com/video/xmfph_segolene-royal-et-les-profs--Apaisement des tensions, égalité et réconciliation des français. Une vidéo sur ce thème :
http://www.dailymotion.com/video/x1gwlq_egalite-et-reconciliation--une autre vidéo où vous verrez le fascisme d'aujourd'hui en actes :
http://interferences.canalblog.com/archives/video___qui_sont_les_fascistes__/index.html--Et quels scénarios pour demain ? :
http://www.dailymotion.com/video/x1m82d_egalite-et-reconciliation-2007--Sur les sondages :
La stratégie de la tortue--Il paraîtrait, selon les médias et ceux qui les commandent, que cet homme serait méchant et dangereux. Le mieux est de toujours juger par soi-même :
http://www.dailymotion.com/video/x1i4jp_journal-de-bord-n57-12http://www.dailymotion.com/video/x1mukn_france3-portrait-lepen--Marie-Ségolène Royal :
http://www.dailymotion.com/video/xnrs0_le-parcours-de-segolene-royal-itelehttp://www.dailymotion.com/video/x101xf_sego-de-droitehttp://www.dailymotion.com/relevance/search/Royal+/video/x13d6d_segolene-royal-coupablehttp://www.dailymotion.com/video/x12am8_segolene-royal-sous-marins-rmc--Pourquoi le communautarisme défendu par l'UMP, l'UDF, le PS, la LCR et le PC est-il contraire à l'esprit de notre République et en quoi est-il dangereux pour sa stabilité :
http://www.dailymotion.com/video/x4b98_alain-soral-bhl-sionisme--Un écrivain et sociologue libre s'exprime :
http://www.dailymotion.com/video/x16te0_soral-un-rouge-au-front-nationalhttp://www.dailymotion.com/video/x17eft_conference-de-presse-soralhttp://www.dailymotion.com/video/xtjwl_alain-soral-interview-fn--Enfin quelques articles :
Moins belle la vie : la saga de l'UDF
Episode 1Episode 2Episode 3http://culturalgangbang.blogspot.com/2007/02/avoir-un-bon-copain.html--Un texte de M. Rossel, militant de la Gauche Nationale intitulé :
Gauche Nationale, la Bébête immonde ?--BONUS :
INTERVIEW DE DIEUDONNE APRES SA VISITE A LA FETE BLEU BLANC ROUGEET SA RENCONTRE AVEC LES DIRIGEANTS DU FRONT NATIONAL
http://www.youtube.com/watch?v=SsA4w16LiSM--Une interview et un article qui résument bien les enjeux et les ressorts de la campagne (ils sont également dans la pièce jointe) :
6 avril 2007
Agé de 48 ans et ancien militant du Parti communiste, l'écrivain Alain Soral qui dispose sur le net d'un site très bien fait, et à qui l'on doit plusieurs essais - " Chute ! ", " Eloge de la disgrâce " (2006), " Sociologie du dragueur " (2004), " Misères du désir " (2004), " Socrate à Saint-Tropez " (2003), " Jusqu'où va-t-on descendre ? " (2002), " La Vie d'un vaurien " (2001), " Vers la féminisation " (1999) et " Les mouvements de mode expliqués aux parents " (1984) - a rejoint l'année dernière l'Union patriotique dans le cadre de la campagne électorale. Il est l'un des conseillers politiques de Jean-Marie Le Pen et livre une analyse pour le moins originale de la présidentielle.
RIVAROL : Pour vous, les Américains jouent un rôle majeur dans le scrutin présidentiel. Pourquoi interviennent-ils dans cette élection ?ALAIN SORAL : Reprenons les événements dans l'ordre chronologique : il y a eu le coup de semonce du 21 avril 2002 avec la présence de Le Pen au second tour. L'année suivante, les Français refusent de participer à la seconde guerre d'Irak, de sorte que les Américains doivent y aller sans le tampon de l'ONU, et donc à leurs frais (au lieu des 30 % payés lors de la première guerre du Golfe en 1991, ils doivent verser 100 %, ce qui est beaucoup plus cher). Dès lors, commencent à paraître des écrits néo-conservateurs dans lesquels la France est présentée comme LE problème en Europe, c'est-à-dire comme l'obstacle majeur à la domination de l'Europe par les Américains. Puis le vrai moment décisif, c'est en 2005 le non à la Constitution européenne. Chirac organise un référendum parce qu'il est convaincu qu'avec la puissance médiatique la victoire du oui est assurée. Le non l'emporte en France puis aux Pays-Bas à la grande fureur des Etats-Unis car l'Europe de Monnet et Cassin est depuis 1945 un projet américain.Le pouvoir US voyant se profiler la présidentielle de 2007 craint cette continuation de l'incontrôlable. Les Etats-Unis décident alors à leurmanière, maladroite et brutale, de changer le jeu électoral français. Puisque c'est à cause de la multiplicité des petits candidats qu'en 2002 LePen s'est hissé au second tour, il faut assurer en 2007 la finale avec les deux duettistes pré-sélectionnés et sous contrôle. D'où le financementmassif des deux candidats du système UMPS dans une logique démocrates contre républicains, Kerry contre Bush, bonnet blanc blanc bonnet. Deux candidatsproposant exactement la même gestion avec quelques nuances sociétales pour masquer que ces choix se situent toujours en dehors du sérieux que sont laquestion des peuples et le rapport capital-travail.
R. : Mais comment, concrètement, les Etats-Unis pilotent-ils ces élections ?
A.S. : La société de communication démocrate qui soutenait Clinton aide à la création du phénomène Ségolène, création qui, dans la logique américaine, va jusqu'au remodelage chirurgical ! Tout cela a été planifié, fait suffisamment tôt pour qu'on ait aujourd'hui une Royal à la mâchoire modifiée, aux dents blanchies, à la peau retendue. Tout ça dans le silence assourdissant des grands media, alors que ces modifications assez visibles auraient pu faire d'excellents sujets... ce qui prouve leur complicité.Quant à Sarkozy, est-il besoin d'y insister, c'est un pur agent néo-conservateur, le candidat des républicains en partie financé par de puissants lobbies américains. N'est-il pas allé à New York rencontrer les dirigeants de l'AIPAC (American-Israël Political Action Committee) et de l'American Jewish Committee ? Rappelons aussi qu'aussitôt élu à la tête de l' UMP, il a fait entonner " La Marseillaise " par la chanteuse Shirel, qui a choisi la nationalité israélienne, en duo c'est vrai avec une beurette fille de harkie, quel beau symbole ! Son premier voyage officiel après cette prise de pouvoir fut aussi pour l'Etat d'Israël. Sans compter les nominations récurrentes du très légitime et très crédible Arno Klarsfeld, lui-même réserviste dans l'armée israélienne !
Avec Sarko et Royal, les démocrates d'un côté et les néo-conservateurs américains de l'autre ont mis en oeuvre à peu près la même stratégie qu'ils avaient employée pour faire réélire Eltsine en Russie : compenser la médiocrité objective de ces candidats - aucun des deux n'ayant la stature de chef d' Etat - par beaucoup d'argent et de paillettes ! Mais pour que cette opération réussisse, il fallait aussi empêcher les petits candidats d' obtenir leurs cinq cents parrainages. Il existe ainsi des témoignages de plusieurs prétendants à qui l'on a volé des promesses de signatures, des ordinateurs qui ont été victimes de piratages informatiques, probablement avec le relais d'officines proches d'un certain ministère... Il fallait abolir le premier tour de deux manières : d'une part réserver la qualification à quatre ou cinq candidats sous contrôle et, pour compenser l' appauvrissement du spectacle, instituer dans les deux grands partis des primaires. Aussi le PS a-t-il organisé des primaires à l'américaine, aussi spectaculaires qu'inutiles, avec la juxtaposition de trois monologues, sans aucun affrontement entre Ségolène et deux faire-valoir, Strauss-Kahn et Fabius.Ce qui est amusant, c'est que Ségolène, qui est adoubée en externe par les démocrates américains, a été promue en interne par quelques milliers de retraités de l'enseignement public, lesquels ont voulu porter une femme au pouvoir parce qu'ils pensent que c'est moderne, alors que cette idée, phare il y a 20 ans, est aujourd'hui totalement périmée. Les gens, face à la crise de l'ordre, voulant au contraire de l'autorité, du phallus. C'est dire la totale ringardise des militants socialistes !
R. : Mais justement Ségolène Royal prétend défendre " l'ordre juste " et rétablir l'autorité...
A.S. : Ségolène, il est vrai, est un monstre hybride : elle est fille de militaire, une partie de sa famille est de sensibilité frontiste, affectivement, par son éducation, par ses origines, elle est profondément de droite. En mettant en scène sa candidature, ses mentors ont joué la carte -illisible - d'une femme-homme politique de gauche-droite qui peut prendre la défense des illégaux un jour et affirmer le lendemain que tous les Français devraient avoir chez eux le drapeau tricolore et le brandir à leur fenêtre chaque 14-Juillet. Même Le Pen n'oserait pas demander un tel débordement de patriotisme. Avec Ségolène à sa tête, la gauche PS, réduite au féminin, va achever ce déclin amorcé il y a 5 ans et boire le calice jusqu'à la lie. Ça va être la fin, enfin, de la génération 68.Pendant ce temps, de l'autre côté, la droite postchiraquienne, qui sent le vent tourner, pille sans vergogne les thèmes du Front national. Preuve que les problématiques de nation, d'enracinement, d'identité, les dangers du communautarisme sont devenus incontournables face à des Français qui se posent de plus en plus la question de leur avenir en tant que peuple et en tant que nation.Face à ce retour à des préoccupations nationales, Sarko n'est pas seulement le candidat de l'étranger. C'est un candidat étranger à la France et à ce qu'elle incarne. C'est pourquoi, des trois rivaux de Le Pen pour le deuxième tour, c'est en réalité, et contrairement aux apparences, le plus éloi-gné. Car s'il aborde les mêmes sujets : l'immigration, la sécurité, il est là pour liquider notre exception française, la plier au modèle anglo-saxon. A la manière des USA dans les Balkans, Sarko promeut à la fois l'islam, en proposant le financement étatique de mosquées cathédrales, tout en stigmatisant les musulmans, pour en faire les boucs émissaires de l'Occident judéo-chrétien, selon la stratégie des néo-cons américains. Enfin, ce qui rend Sarko encore plus antipathique que les autres candidats, c'est ce mépris affiché pour la grandeur française, comme quand il va à Washington fustiger l'" arrogance française " en politique étrangère ! Autant dire que sitôt élu, il liquidera ce qu'il reste du Quai d'Orsay et de sa politique relativement équilibrée au Moyen-Orient.
R. : Ce que François Léotard appelle dans " Tribune juive " l'antisémitisme du Quai-d'Orsay...A.S : Oui. Un positionnement explicite qui ne lui a finalement pas rapporté ! Ni à Madelin non plus d'ailleurs, autre membre de la bande des quadras, lui aussi quasiment disparu de la politique. Il est à noter que ces politiques qui ont fait allégeance à la même puissance, croyant ainsi favoriser leur carrière, sont pratiquement tous tombés dans l'oubli. Regardez Villiers, qui a fait récemment le même choix en contradiction avec son électorat, le voilà lui aussi qui dégringole dans les sondages jusqu'à pratiquement disparaître ! Comme quoi, en politique, le soutien de puissants réseaux ne suffit pas si en échange, on s'aliène son électorat. Finalement, le seul personnage public à avoir refusé systématiquement de se soumettre aux puissances depuis cin-quante ans, c'est Le Pen, et lui est là et bien là ! De manière subliminale, les Français le respectent pour sa capacité de résistance. Ils ne savent pas trop à quoi il résiste, mais ils le sentent...A force de harcèlement médiatique, ils ont aussi fini par comprendre que le seul moyen de vérifier qu'un candidat est réellement indépendant du Système, c'est de voir s'il est ou non diabolisé par les media. Le Pen est dans le collimateur permanent des journalistes, Besancenot ne l'est pas... L'un est internationaliste, donc mondialiste, plaide pour la régularisation des sans-papiers comme Berlusconi et Zapatero, l'autre pas ! Et malgré cette injuste inégalité de traitement, cet acharnement, infiniment plus d'ouvriers français votent pour le FN que pour la LCR. Finalement le peuple français n' est pas si bête !
R. : Comment analyser le phénomène Bayrou ?
A.S. : Voyant que le duo à l'américaine Ségo-Sarko commençait à lasser les Français et que Le Pen était clairement le troisième homme, nos metteurs en scène hollywoodiens ont poussé Bayrou, afin qu'il nous rejoue le rôle dévolu à Chevènement il y a cinq ans. Le Béarnais est un rival médiatique du président du FN, puisqu'il lui dérobe la place du troisième homme dans ces mêmes media - c'est son rôle objectif - mais il n'est pas un rival politique : Bayrou prend des voix aux deux principaux candidats du Système, d'abord Ségolène, ensuite Sarko, mais pas à Le Pen. Les vrais anti-Système, ceux qui ont voté non au référendum sur la Constitution européenne, savent que Bayrou n'est pas crédible puisque de tous, c'est le plus européiste. Des trois candidats promus, il est même celui qui va le plus loin dans le désir d' erreur, puisqu'il ose se réclamer de Jacques Delors, l'incarnation parfaite de cette Europe technocratique et mondialiste dont les Français ne veulent plus !En terme de blocage politique, Bayrou est sans doute aussi ce qui peut nous arriver de plus catastrophique : le retour à cette cohabitation qui a paralysé la France et qui consiste à prendre le pire de la droite et le pire de la gauche pour continuer à regarder, impuissant, le pays dégringoler. Avec ça comme programme, ça ne m'étonnerait pas qu'il finisse par redégringoler lui aussi dans les sondages !De toute façon, que ce soit Sarko, Ségo ou Bayrou qui soit élu le 6 mai, la France qui vient sera ingouvernable...R. : Que voulez-vous dire ?A.S. : Ecoutez, quoi qu'il arrive, je suis convaincu d'une chose : la France va exploser dans les deux ans qui viennent. On se dirige vers des conflits politiques et sociaux extrêmement durs. Même si le Système se survit à lui-même en plaçant l'un de ses trois candidats, comme de toute façon Bayrou, Ségo ou Sarko sont là pour continuer à faire la même politique euro-mondialiste refusée par les Français auxquels elle cause tant de souffrances, l'explosion est inévitable. Nous ne sommes plus dans le schéma des Trente Glorieuses où ce qui était issu du CNR, de Yalta et du Plan Marshall était globalement profitable au peuple français, en termes d'élévation du niveau de vie, de sorte que nos compagnons pouvaient accepter de collaborer à cette américanisation de leur cadre de vie malgré les soumissions que cela imposait sur les plans culturels et éthiques...Aujourd'hui, au contraire, cette soumission appauvrit notre peuple sur tous les plans, matériels et spirituels. Et cette situation, clairement identifiée depuis le non au référendum, ne peut donc plus durer très longtemps, surtout quand les classes moyennes sont à leur tour touchées de plein fouet. L'Etablissement n'ayant ni le désir ni les moyens de faire une autre poli-tique, il est comme l'entreprise capitaliste : il navigue à vue, truque ses bilans pour retarder la faillite et sait qu'il n'aura plus d'autre choix ensuite qu'entre la prison et le banditisme, ce qui se traduit en politique par la révolution ou le passage en force !En toute logique, si le peuple ne gagne pas demain ce combat, nous allons assister en France à la mise en place d'un discret mais efficace Etat policier. Une dictature orwellienne où pour notre bien-être, notre santé, il devient interdit de boire, de fumer, de se réunir, de conduire sa voiture comme un homme, un pays où les infos ne parlent plus que de la météo et des soldes, pendant que nos soldats de métiers s'en iront mourir contre nos intérêts en Iran et que la généralisation du vote électronique achèvera de régler la pénible incertitude des élections pour ceux qui les financent !D'où la nécessité impérieuse de voter Le Pen, vite, avant que nous basculions dans un monde où l'existence même de ce genre de personnage incontrôlable et hors normes aura été rendue impossible !
Propos recueillis par Jérôme BOURBON
--COMMENT ON PREPARE UNE ELECTION - samedi 10 février 2007, par Michel Drac
L’ambiance française de ce début 2007 est étrange. Il y a quelque chose dans l’air, mais on ne voit pas quoi. Comme un malaise indéfinissable…
Au vrai, l’écart entre le réel, tel qu’il est perçu par la population, et sa représentation obligée, telle qu’elle est construite par le système médiatique, est tout simplement devenu trop grand. Ça ne passe plus, mais comme il faut bien que ça passe, on reste là, en l’air – coincés, comme en apesanteur. D’où un étrange effet de sidération.
Par exemple, vous vous souvenez de mon histoire de paris sur les sondages ? – Je vous disais que je cherchais quelqu’un prêt à parier avec moi sur les sondages publiés dans la presse systémienne… Eh bien, je cherche toujours. Apparemment, personne, absolument personne ne croit plus que les sondages publiés dans les grands journaux sont sincères – sans parler de leur exactitude…
Personne n’y croit, mais peu importe : ces sondages auxquels personne ne croit plus, ces sondages dans lesquels tout le monde voit désormais des instruments de la manipulation, eh bien, ces sondages de merde, passez-moi l’expression… ils continuent à être publiés, jour après jour, malgré tout ! – Comme si de rien n’était…
On fait comme si – comme si c’était vrai… A croire que pour l’Office Systémien pour Pensée Correcte, il suffit de marteler aux Français qu’ils pensent d’une certaine manière, et ils vont effectivement se mettre à penser de cette manière. C’est vraiment très, très étrange. Cet usage massif des sondages ressemble de plus en plus à un simulacre d’élections anticipées. On dirait qu’on cherche à confisquer le processus électoral en amont.
Il faut dire que l’OSPC, apparemment, a désormais décidé de la stratégie qu’il déploierait pour modéliser l’élection dans un sens tel que le suffrage populaire, quelle que soit son orientation définitive, ne puisse en tout cas pas remettre en cause le système en lui-même. D’où, d’ailleurs, le choix de François Bayrou comme troisième leurre : comme je m’en vais vous l’expliquer tout de suite, ce choix est parfaitement logique…
L’OSPC, de toute évidence, a un objectif a minima – faire en sorte que le candidat élu, quel qu’il soit, accepte le cahier des charges mondialiste néo-libéral ; et aussi, bien sûr, un objectif maximaliste – faire en sorte que le candidat élu soit celui le plus conforme aux intérêts de l’oligarchie capitaliste, à savoir Nicolas Sarkozy, l’homme qui n’a aucun lien avec la famille Dassault.
Une fois qu’on a ces deux objectifs en tête, on comprend la démarche de l’office systémien…
De ces deux objectifs, minimal et maximal, découle en effet un ensemble de contraintes qui déterminent nécessairement les choix de l’OSPC.
Pour atteindre son objectif a minima, à savoir garantir le succès d’un des candidats du système, l’OSPC doit interdire l’émergence d’un candidat anti-système capable de fédérer autour de lui le camp du « Non » au Traité Constitutionnel Européen – c’est-à-dire, en l’état actuel des forces politiques en France, que l’OSPC doit empêcher l’émergence de Le Pen au-delà des 15 % environ de Français qui se reconnaissent plus ou moins dans le personnage. Par ailleurs, pour atteindre son objectif maximaliste, à savoir propulser petit Sarko à l’Elysée, l’OSPC doit affaiblir Ségolène Royal – ou bien, à la rigueur : la placer dans une situation telle qu’elle doive impérativement se concilier les bonnes grâces de l’électorat centriste pour pouvoir gouverner. Dès lors, on voit bien pourquoi, depuis quelques temps, les sondages semblent faits pour nous convaincre que Bayrou sera le troisième homme de la future élection présidentielle, et pourquoi son ascension est réputée se faire principalement en grignotant sur les terres de Ségolène…
En premier lieu, cette opération bénéficie de l’avantage indéniable de ne pas être absolument dénuée de vérité. On sait depuis longtemps qu’un mensonge n’est efficace qu’à condition d’inclure une part du vrai. Or, Bayrou possède une substance politique significative. C’est le politicien provincial dans toute sa splendeur, l’homme qui réunit le notaire de Montauban et l’agriculteur de Vesoul sur les valeurs médiocres, mais solides, qui font les gens ordinaires et les peuples soumis – travail, famille, pognon, un mélange de bons sentiments et de placements de père de famille, sur fond de niaiserie cul-cul et de courage quotidien…
Dans le contexte français de 2007, l’homme qui incarne ces valeurs a bien sûr le vent en poupe : il rassure. Du coup, voici Françounet promu filet de sécurité des déçus du sarko-ségolénisme, tous ces gogos qui se rendent bien compte qu’on se fout de leur gueule, mais n’oseront pas pour autant sortir franchement du politiquement correct… Avec ça, mister Bayrou n’a pas les moyens d’aller bien loin, certes, mais il peut tout de même faire un peu plus que son score de 2002. Je ne serais pas surpris qu’il franchisse la barre des 10 %, pour peu que l’OSPC le soutienne jusqu’au bout.
En second lieu, l’émergence de Bayrou présente tactiquement de très gros avantages du point de vue des intérêts capitalistes, dans l’optique d’une victoire, ou en tout cas d’un succès partiel, de miss Ségolène. Il est évident, en effet, que Marie-Ségo ne pourra pas gouverner avec l’extrême gauche. Je veux bien que la gauche, ça soit vaste, mais enfin, de là à réunir Arlette Laguiller et Dominique Strauss-Kahn… Impossible, évidemment impossible.
Par conséquent, pour éviter une situation de blocage dans l’hypothèse d’une victoire de Marie-Ségo, l’OSPC prépare le terrain, mine de rien. Il y aura toujours la solution d’un gouvernement Bayrou, les chrétiens sociaux venant à la rescousse des soc-dems… Et puis, en attendant, cette concurrence sur sa droite va fixer Marie-Ségo au centre. Elle en sera quitte pour donner des gages en toc à sa gauche – son programme devra tenir compte du risque Bayrou ; c’est-à-dire, pour dire les choses simplement, que son programme ne sera évidemment pas socialiste – sauf en façade…
Enfin et sans doute surtout, Bébé Rose en haut de l’affiche, c’est pour l’OSPC un moyen de faire en sorte que Neuneuil n’y soit point. Du point de vue des systémiens, c’est un objectif tout à fait central. Il faut éviter que le FN n’engage une dynamique. Coûte que coûte – d’ailleurs, ils l’empêcheront peut-être de se porter candidat, le Menhir, en dépit des risques considérables que cela implique… Sur ce point, je partage l’opinion du Caillou – lequel me disait, l’autre jour, qu’il y a une chose et une seule qui fasse vraiment peur à l’OSPC : l’éventualité d’un « Front Populaire National », un parti du peuple contre les « élites » - sur le modèle du vénézuélien Chavez, par exemple. Du point de vue de l’OSPC, soyez en certain, il faut à tout prix empêcher que le FN ne sorte de ses terres traditionnelles.
Cette rapide analyse vous explique, je crois, que l’OSPC se donne soudain beaucoup de mal pour mettre en avant Bébé Rose. Le système est mal en point, ses têtes de liste ne paraissent pas en mesure de convaincre vraiment. Royal pédale dans la semoule, Sarkozy en fait trop – pour l’instant, ça passe, mais il y a un gros risque de saturation, car la campagne sera longue, très longue, pour le petit Sarko… Disons que rien n’est acquis, mais enfin il y a désormais un risque sérieux pour le système de partir en vrille. Alors, n’est-ce pas, Bayrou, c’est l’assurance tous risques…
D’où l’étrange ambiance qui règne en France, ces jours-ci. L’OSPC est en train de construire un paysage politique imaginaire, avec pour objectif de le faire durer le plus longtemps possible – si possible jusqu’à l’élection, au moins jusqu’au moment où l’opinion sera formée… Le but ? – Evident. Il s’agit d’éviter que trop d’électeurs ne réalisent soudain qu’après tout, on peut vraiment sortir du duel imposé Sarko-Ségo – penser ailleurs, voter autrement.
Ce paysage politique imaginaire, et très étudié comme nous l’avons vu, présente bien sûr un décalage sensible avec la réalité. Toute la question est de mesurer l’ampleur de ce décalage.
Réponse dans trois mois si Neuneuil peut se présenter.
Et dans cinq mois, s’il ne peut pas.