dimanche 11 mars 2007

UNION DES PATRIOTES : Les querelles passées ne sont rien, la France est tout !

Jean-Marie Le Pen a donné dimanche à Lyon le gage à sa stratégie de rapprochement avec son ancien lieutenant Bruno Mégret, faisant estrade commune avec lui devant près de 3.000 personnes sans toutefois le laisser s’exprimer devant le public.
Assis sur un coin de la scène, avec d’autres personnalités soutenant la candidature Le Pen, M. Mégret a écouté le discours du président du Front national, dans lequel celui-ci s’est présenté comme le chef de file du “combat de la civilisation contre la barbarie”.
L’hôte des lieux, le numéro 2 du FN Bruno Gollnisch, a bien salué la “réconciliation” avec M. Mégret, faisant applaudir par la salle le nom du président du Mouvement national républicain, mais M. Le Pen n’a fait aucune allusion à son ancien lieutenant.
“Les hommes d’Etat ne doivent pas garder le souvenir des faiblesses des hommes”, ni des “offenses de leurs ennemis”, car ils “ne doivent garder le souvenir de rien qui puisse constituer un obstacle à la collaboration patriotique”, s’est contenté d’affirmer M. Le Pen.
Dans sa volonté de se rapprocher avec M. Mégret, le président du FN Jean-Marie Le Pen doit composer avec l’opposition de sa fille Marine, directrice stratégique de sa campagne, et du secrétaire général du parti, Louis Aliot, tous deux soucieux de maintenir M. Mégret à l’écart.
Le protocole de la réunion avait été mis au point par M. Le Pen et Mégret directement, lors de plusieurs négociations téléphoniques pendant la semaine. Et les deux hommes, qui ont pris le même avion pour venir de Paris, ont déjeuné ensemble à leur arrivée à Lyon.
Arrivant à la réunion, M. Mégret a préféré faire contre mauvaise fortune bon coeur, s’autorisant juste un brin d’ironie: à la convention FN de Lille en février “j’ai soutenu Le Pen à distance, aujourd’hui je le soutiens en silence, ça progresse de plus en plus”, a-t-il constaté.
Le président du Mouvement national républicain aimerait prolonger “l’Union patriotique” avec M. Le Pen après la présidentielle, pour les législatives et les élections locales de 2008. Mais “on verra ça après le premier tour, ou après le deuxième tour”, a-t-il reconnu.
Parmi les autres participants au meeting de Lyon, figurent notamment l’écrivain et polémiste Alain Soral, qui se réclame du marxisme, ou Christian Perez, ex-frontiste, ex-mégretiste, président du parti populiste.
Bernard Antony, autre ex-frontiste et ancien chef de file de l’aile catholique traditionaliste du parti, a refusé pour sa part d’apparaître, même s’il soutient aujourd’hui la candidature de M. Le Pen.
“Je trouve suffoquant qu’on m’invite pour ne pas prendre la parole”, avait expliqué cette semaine M. Antony.
Avant la réunion publique, Jean-Marie Le Pen a déclaré aux journalistes qu’il n’était “plus très inquiet” sur sa capacité à obtenir les 500 parrainages nécessaires pour se présente.
“Je ne les ai pas encore”, mais “j’ai bon espoir”, a déclaré M. Le Pen.
Mais mieux vaut “un oiseau dans la main que deux dans le buisson”, a-t-il ajouté, pour signifier qu’il n’avait pas encore tous les formulaires en main.
M. Le Pen a dit qu’il “ne savait pas” si les déclarations de l’UMP et de M. Sarkozy dédouanant les maires le parrainant avait eu de l’effet. Quant aux signatures apportées par M. Mégret, elles n’ont pas été “déterminantes”, a ajouté M. Le Pen.
Bruno Mégret estime qu’au total, il aura apporté entre 20 et 25 parrainages à M. Le Pen.

Source : AFP

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