vendredi 9 mars 2007

LE BUT DES EUROPÉÏSTES : CRÉER DES BLOCS RÉGIONAUX A ÉCHELLE CONTINENTALE POUR LES UNIFIER !

Après l'Europe, le Moyen-Orient :


La politique de décomposition et de recomposition du Moyen-Orient voulue par les Etats-Unis n'est pas une vue de l'esprit. En effet, pour la première fois, une revue militaire américaine, AFJ (Armed Forces Journal) a publié en juin 2006 une carte du Moyen-Orient sous la direction de Ralph Peters, ancien agent du renseignement militaire, dont les frontières sont redessinées en fonction des critères ethniques et confessionnels. En dehors du fait que son auteur cherche à lancer le débat sur un sujet éminemment brûlant, il faut considérer ce document comme un prototype. Rien n'est encore définitivement fixé. Pour les partisans d'une construction du Moyen-Orient en fonction des critères ethniques et confessionnels, il ne faut surtout pas se réjouir. C'est un véritable fruit empoisonné qui est proposé. En effet, comme Ralph Peters le précise lui-même, en raison de la multitude de minorités ethniques et religieuses et de leur dispersion, il est impossible d'appliquer ce principe dans son intégralité. En revanche, son auteur estime qu'il faut s'en rapprocher au maximum. Si les Etats-Unis et Israël sont favorables à ce type de bouleversement au Moyen-Orient, cela signifie qu'ils doivent y trouver de nombreux intérêts. La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, n'a pas fait mystère des intentions américaines dans toute cette région. Lors d'un point de presse au département d'Etat, le 21 juillet 2006, en pleine guerre entre Israël et le Hezbollah, la représentante américaine s'est plu à affirmer : « Je ne vois pas l'intérêt de la diplomatie si c'est pour revenir au statu quo ante entre Israël et le Liban. Je pense que ce serait une erreur. Ce que nous voyons ici, d'une certaine manière, c'est le commencement, les contractions de la naissance d'un nouveau Moyen-Orient et quoique nous fassions, nous devons être certains que nous poussons vers le nouveau Moyen-Orient et que nous ne retournons pas à l'ancien ».Une telle déclaration est annonciatrice de grands changements. Rien n'est gratuit sur terre et le principe « diviser pour régner » entre largement dans les concepts atlantistes. En fait, la publication de ce type de carte dans une revue militaire américaine n'est que le reflet de nombreux travaux en cours au sein des think tanks américains, mais aussi allemands. En effet, on trouve des travaux similaires dans le cadre de la Fondation Bertelsmann, think tank allemand au service de Berlin, qui propose une refonte complète du Moyen-Orient, en particulier avec une remise en cause des frontières. La présentation d'un tel document dans une revue militaire américaine a aussi pour objectif de tester les réactions, en priorité celles des musulmans, afin d'aboutir à des débats inévitablement passionnés. En tablant sur les polémiques entre les partisans et les adversaires d'une telle recomposition du Moyen-Orient, on crée des lignes de fractures au sein des populations concernées sur lesquelles on peut agir en favorisant des rivalités et, indirectement, faire avancer le processus de décomposition. C'est particulièrement révélateur dans la remise en cause des principes de l'Islam. En effet, un des points forts de ces remaniements passent par la création d'un Etat sacré islamique détaché de l'Arabie Saoudite. Le but avoué est de pouvoir modifier sur le long terme les concepts de l'Islam afin de le rendre compatible avec la philosophie mondialiste. Il en va de même avec le christianisme depuis Vatican II. Cette politique peut être définie par un mot : l'internationalisme. En effet, cette décomposition politique du Moyen-Orient n'est qu'une étape pour procéder ensuite à un brassage complet de toutes les populations formatées par la même tournure d'esprit imprégnée par le matérialisme. Cette politique concerne les musulmans mais aussi la minorité chrétienne qui doivent, selon les adeptes du mondialisme, avoir une mentalité débarrassée des principes imprégnant la morale naturelle. Les préparatifs annoncés par les dirigeants euro-atlantistes pour l'ensemble du Moyen-Orient ne peuvent aboutir qu'en mettant à feu et à sang toute cette région. Par la suite, la création de nouvelles entités territoriales souhaitée par les néo-conservateurs a pour but ultime l'intégration dans le grand courant de la mondialisation pour le plus grand profit des multinationales et de l'idéologie apatride de leurs dirigeants.
Pierre Hillard, docteur en sciences politiques

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